Tyren Johnson : "L'argent n'était pas ma priorité"

  • Date de l'article18 janvier 2019
  • Date de l'article11:46
  • Date de l'article Equipe Pro

Quelques jours avant son départ à Capbreton, où il est actuellement en phase de réathlétisation, nous sommes allés à la rencontre de Tyren Johnson. Nous avons notamment évoqué avec lui sa situation actuelle, celle de l’équipe mais également sa re-signature à Blois l’été dernier.

Tyren, tu es écarté des parquets depuis le mois de Novembre. Comment vis-tu cette situation ?

Ce n’est pas une période facile pour moi. C’est la première fois de ma carrière que je suis blessé pour une longue période. C’est quelque chose qui n’est pas facile à accepter. J’ai de plus traversé une période difficile récemment en perdant mon permis de conduire (provisoirement) et en me faisant voler mes ordinateurs.

Tu as senti une gêne à ton genou gauche dès la préparation…

Oui, mais il n’était pas question pour moi d’abandonner l’équipe.

Tu as donc « serré les dents » mais tu as finalement dû te résoudre à t’arrêter…

J’ai voulu insister car j’étais persuadé que j’allais pouvoir me soigner et revenir à 100% tout en continuant de jouer. Avec le recul, je me rends compte que j’aurais certainement dû m’arrêter plus tôt. J’ai été trop têtu mais je regarde désormais devant moi.

Tu vas passer 3 semaines à Capbreton avant de revenir sur Blois début Février…

Je vais là-bas pour poursuivre ma rééducation et pour me réathlétiser. Je suis un peu inquiet car cela va bousculer mes habitudes quotidiennes mais je suis ravi de pouvoir suivre ce protocole qui est une étape nécessaire avant mon retour sur les parquets.

Justement, on te reverra sur les parquets début mars pour le déplacement à Paris ?

Je l’espère bien sûr ! Et si tout va bien, je serai même sur les parquets dès le début du mois de février pour reprendre l’entraînement.

Depuis Novembre, tu as suivi les matchs depuis le banc de touche, une première pour toi…

C’est très compliqué ! Etre cloué sur le banc et ne pas pouvoir aider ses coéquipiers, c’est pire que la prison. J’essaye d’apporter un maximum d’énergie positive à l’équipe. Après, il y a également beaucoup de choses positives. Cela me permet d’avoir un autre regard sur l’équipe et notamment sur mes coéquipiers que j’ai appris à mieux connaître en tant qu’humains.

Que penses-tu du bilan actuel de l’équipe ? (Interview réalisée juste avant le match face à Gries)

Le bilan ne m’inquiète pas. Le sport n’est pas une science exacte. Le championnat est encore très long. On a l’un des meilleurs effectifs de la division et le groupe travaille dur chaque jour. Il faut juste qu’on réussisse à créer une osmose entre nous. Je sais que cette équipe a les capacités pour bien faire. Mon souhait, c’est que l’équipe soit toujours en position d’atteindre les playoffs quand je vais revenir. Si on se qualifie pour les playoffs, à partir de ce moment-là, ce sera la guerre.

Pourquoi tu as fait le choix de re-signer à l’ADA en sachant qu’il y avait de fortes chances que tu n’évolues pas en Jeep Elite ?

Pour moi et même si les dirigeants m’avaient préparé à ce qu’on reste en Pro B, je pensais vraiment que c’est le terrain qui déciderait et que l’ADA évoluerait en JEEP Elite. Dans tous les cas, je voulais continuer de jouer avec ceux avec qui j’ai gagné le titre et pour Mickaël, coach que je respecte énormément.

Tu avais pourtant des opportunités pour signer ailleurs ?

Oui, j’avais effectivement d’autres opportunités mais l’argent n’était pas ma priorité. J’ai eu un super feeling avec le club et j’aime la ville, l’environnement, les fans.

Comment as-tu vécu le fait que l’ADA reste en Pro B ?

Sur le coup, ça été une grosse déception. Mais j’ai bien entendu tenu l’engagement que j’avais pris avec le club en juin. C’est une question d’honneur.

Est-ce que le titre de Champion de France avec l’ADA a été le plus grand moment de ta carrière ?

Je vais être honnête, non. Mais cela restera évidemment comme un grand souvenir.

Que penses-tu du basket français en général ?

J’aime beaucoup jouer en France car le niveau de jeu est très bon et l’organisation est bonne. Par contre, j’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi en France on a toujours besoin de prouver quelque chose. J’ai également du mal à comprendre les jugements permanents.

C’est différent dans d’autres pays dans lesquels tu as joué ?

Oui, j’ai joué dans des pays où on sent beaucoup plus chaleur humaine, qu’on gagne ou bien qu’on perde. Au Mexique par exemple, il y avait une ferveur incroyable autour de mon équipe. Et même si nous avions échoué pour remporter le titre, les fans étaient tout simplement contents d’être là à nos côtés.

Tu viens de Louisiane où la culture est très différente…

Outre le fait d’être éloigné de ma famille, les deux problèmes majeurs que je rencontre en France sont la barrière de la langue et la nourriture.

Finalement, tout n’est pas simple pour toi en France. Tu disais pourtant que tu adorais jouer en France ?

Oui car c’est en jouant en France que je suis devenu un meilleur joueur. Dans les autres pays où j’ai joué, le jeu tournait souvent autour de moi. En France, le jeu est beaucoup plus basé sur le collectif. La France est le seul pays où on m’a obligé à me surpasser. La saison dernière, Mickaël m’a énormément aidé à progresser et encore une fois, c’est une des raisons pour lesquelles je suis resté à Blois. Mickaël est un coach qui croit en sa méthode et qui aime que les gens respectent ses choix.

Tu es sûrement plus proche de la fin que du début de ta carrière. As-tu une idée de ce que tu veux faire après le basket ?

Je veux être coach. J’adore transmettre, apprendre, aider. Mais ma vie est plus grande que le seul basketball. J’ai d’autres projets.

Un petit mot pour les fans de l’ADA ?

Vous pouvez compter sur moi pour tout faire pour revenir à mon meilleur niveau. Continuez à donner de l’énergie à l’équipe, c’est essentiel. Toute l’énergie positive dirigée vers l’équipe ne peut que nous aider à avancer. Notre objectif est d’aller jouer les playoffs et on sait qu’à partir de là, tout sera possible !

Merci à Tyren pour sa disponibilité et à Marine Ferré, bénévole au club, pour la traduction.


Partenaires majeurs

Partenaires institutionnels