Hugo Bequignon : "Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi cadré"

  • Date de l'article12 avril 2019
  • Date de l'article11:09
  • Date de l'article Vie du club

Arrivé en provenance de Saint-Ouen où il jouait la saison dernière en Régionale 2 Séniors, Hugo Bequignon (17 ans, 1m93) est entré au Centre de Formation l’été dernier. Figurant parmi les cadres de l’équipe U18 Elite coachée par Jean-Claude Tornoczky, Hugo a également fait quelques apparitions, sous la houlette de Philippe Sudre, en Nationale 3.  A 2 jours du dernier match face à Limoges, Hugo s’est longuement confié sur la manière dont il vit cette première année au sein du Centre de Formation de l’ADA Basket.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Hugo Bequignon, j’ai 17 ans et je suis en terminale ES à Augustin Thierry. Je mesure 1m93. C’est ma première saison à l’ADA Blois Basket et donc au Centre de Formation également.

Quel a été ton parcours avant d’intégrer le Centre de Formation de l’ADA Basket l’été dernier ?

Je joue au basket depuis que je suis tout petit. Toute ma famille joue au basket, j’ai toujours accompagné mes parents à leurs matchs et je suis très vite devenu passionné. J’ai donc commencé le basket depuis le plus jeune âge (2 ans) à Saint Denis les Ponts.

Quand j’avais environ 10 ans, mon club de Saint-Denis-les-Ponts a créé une entente avec Châteaudun : l’Entente Basket Sud 28. À 16 ans, l’an dernier, j’ai rejoint le club de Saint-Ouen pour jouer avec les séniors en R2. J’ai beaucoup appris en jouant avec des adultes. En parallèle, je continuais également à faire des matchs avec les U20 région. Je jouais donc souvent deux matchs par week-end, ce qui m’a beaucoup fait progresser et permis de rentrer en contact avec l’ADA.

Qu’est ce qui t’a motivé à venir à l’ADA ? Pourquoi ce choix ? Avais-tu d’autres possibilités ?

Le club m’a contacté pour venir faire les détections qui se sont très bien passées puis j’ai fini par rejoindre le Centre de Formation de l’ADA. C’était un privilège de rejoindre le club et, j’ai perçu ça comme une aventure commune, la découverte de quelque chose de nouveau, aussi bien pour le club que pour moi.

J’avais également été faire des essais au club du Mans qui m’avait proposé de faire une année et de voir par la suite. Mon choix a surtout été géographique. En étant à Blois, je suis à environ une heure de chez moi, je peux rentrer de temps en temps chez mes parents. C’est plus facile à gérer.

Comment s’est passé ton intégration au club et à la ville ?

L’intégration s’est faite naturellement, sans aucun soucis. Nous avons tous été bien encadrés. Je ne connaissais personne ici, mis à part quelques gars contre qui j’avais pu jouer en sélections mais des liens se sont vites créés. On est un peu comme une petite famille ici à Valoria.

La ville de Blois est agréable mais j’avoue qu’on ne sort pas trop. Nous sommes un peu excentrés du centre ville et surtout nous avons beaucoup de choses à faire, que ce soit au niveau des études avec nos devoirs, ou du basket avec les entraînements et les matchs.

Du point de vue du basket, c’est une bonne première année, je me plais ici, je pense avoir beaucoup progressé, chose pour laquelle j’étais venu. Je suis très satisfait de cette nouvelle expérience que je suis en train de vivre.

As-tu rencontré des difficultés particulières cette année ? Que ce soit dans le basket, les études ou dans la vie de tous les jours ?

La principale difficulté est de mener à bien le double projet scolaire et sportif. Cela demande beaucoup d’organisation. On s’entraîne le midi, c’est un entraînement facultatif (12h00 à 13h00) mais comme j’ai toujours plus d’une heure pour manger, j’y vais quasiment systématiquement. Le soir, on s’entraîne de 17h00 à 19h00 et après il faut rentrer, manger, se doucher, faire les devoirs… Sans une bonne organisation, il est difficile d’y arriver.

Personnellement, j’ai eu une période compliquée à cause d’une fracture au coude. J’ai dû arrêter pendant un mois et demi mais je venais toujours à l’entraînement, soutenir les coéquipiers et faire du vélo pour garder la forme. Nous sommes toujours bien soutenus par les préparateurs physiques, que ce soit Jonathan Blot ou Simon Bodard.

Et quels sont les avantages à être au Centre de formation à l’ADA ?

L’organisation est un grand avantage, notamment pour nous qui logeons à Valoria. Nous sommes nourris, logés et blanchis. Une personne du club vient nous chercher et nous emmène au lycée. Le soir, c’est la même chose, on nous ramène après l’entraînement. Tout est mis à disposition pour qu’on vive au mieux et qu’on se concentre sur nos préoccupations : le basket et les études. Je ne m’attendais pas forcément à quelque chose d’aussi cadré. Je pensais qu’on serait un peu plus libre mais je trouve que c’est une bonne chose. Le lundi, nous donnons notre linge sale pour qu’il soit lavé et nous le récupérons le jeudi. Tout est pensé pour nous simplifier la vie.

Que penses-tu des infrastructures mises à votre disposition ?

Au lycée, nous avons tout de suite été bien accueillis, les enseignants nous ont parlé dès le début de l’année. Ils sont conscients de notre double projet et tiennent compte de notre fatigue. Ce n’est pas pour autant que nous avons un traitement de faveur. 

La salle annexe du Jeu de Paume est notre lieu principal d’entraînement. Il y a aussi le Palais des Sports qui est très bien aussi et le midi on s’entraîne au gymnase Honoré de Balzac. Nous pouvons aller à tous ces gymnases à pied. Ils sont situés en triangle autour de nos lycées (Augustin Thierry ou Philibert Dessaignes).

Que penses-tu du staff sportif du Centre de Formation ?

Philippe Sudre et Jean-Claude Tornoczky sont nos deux principaux coachs et s’occupent de nous au quotidien. Quand ils ne sont pas là, il y a toujours un référent : Moctar Ndir ou Nabil Saïfi. Nous avons de bonnes relations avec chacun d’entre eux et ils sont toujours disponibles pour répondre à nos questions ou subvenir à nos besoins. Pour Philippe, c’est la philosophie (rires).

Il y a aussi une aide aux devoirs avec une enseignante qui vient tous les mercredis de 17h30 à 19h00. ça se passe bien, c’est très utile et ça nous oblige à travailler à un moment où on pourrait se relâcher.

Quelles sont les qualités, selon toi, pour réussir au Centre de Formation de l’ADA (sportivement mais aussi mentalement, au niveau du caractère…) ?

Je pense qu’il faut être soi-même, il ne faut pas chercher à être quelqu’un d’autre. À vivre constamment en collectivité, on perd forcément à un moment donné si on n’est pas soi-même. Après évidemment, il faut être travailleur et assidu, aussi bien au lycée qu’aux entraînements. Mais ce dont un joueur a le plus besoin pour venir ici, c’est de la motivation. Tout passe par là. Les coachs le voient.

Si tu devais nous décrire une journée typique d’un joueur du Centre de Formation de l’ADA, à quoi ressemblerait-elle ?

Le matin on se lève vers 6h30-7h, un petit déjeuner nous est mis à disposition. À 7h30, quelqu’un du club passe nous chercher et nous emmène au lycée. Au niveau des cours, on a exactement le même nombre d’heures de cours que les autres étudiants. Le midi, si on peut s’entraîner de 12h à 13h (la condition est d’avoir plus d’une heure pour manger), on va s’entraîner à la salle du Lycée Augustin Thierry ou à Honoré de Balzac.

L’après-midi, on va également en cours normalement. Si on finit à 17h, on va à l’entraînement qui dure de 17h30 à 19h. Si jamais on finit à 18h, on prend l’entraînement en cours de route. Il n’y a pas réellement un aménagement, l’école restant la priorité. Pour ceux qui habitent à Valoria, on nous ramène (après l’entraînement) puis on va manger au CFA (situé juste en face) le soir.

Arrives-tu à concilier les études et le basket ? Si oui, qu’est ce qui te permet de le faire (organisation, aide, rituels…) ?

Oui, pour l’instant cela se passe très bien. Pour moi, c’est même mieux que l’année dernière. Je pense que le fait d’être dans un Centre de Formation nous implique un peu plus et nous donne une motivation supplémentaire pour travailler à l’école. On se dit que si l’on travaille bien à l’école, les coachs vont être satisfaits.

J’arrive à m’organiser mais je n’ai pas spécialement d’aide, je travaille individuellement dans ma chambre.. L’aide aux devoirs nous permet d’approfondir notre travail avec une enseignante qui peut nous aider si l’on ne comprend pas certaines leçons. À l’école, si on a des questions, on peut toujours demander aux profs ou aux gens qui nous entourent. Même les coachs sont toujours là.

J’arrive à avoir des rituels pour m’organiser. Cela change car on ne rentre pas toujours à la même heure mais souvent après l’entraînement je rentre, je mange, je me douche et enfin je fais mes devoirs et j’essaye de ranger mes affaires. J’essaye ensuite de me coucher aux environs de 23h. Le sommeil est très important car on s’entraîne beaucoup : tous les jours midi et soir. La récupération est primordiale pour pouvoir enchaîner et également être concentré à l’école.

Les coachs s’intéressent beaucoup à l’école ?

Oui, c’est important, c’’est un double projet. Nous sommes suivis de très près là-dessus. Si on se relâche, les coachs nous rappellent à l’ordre. Si nous n’avons pas de bons résultats, nous pouvons être privés d’entraînements et de matchs. Le scolaire passe avant le sportif.

Comment as-tu vécu les 2 dernières défaites face au Chesnay et à Tours ?

Cela a été très compliqué, surtout après une série de 7 victoires.  On savait que pour terminer premier de la poule, il fallait en prendre au moins un des deux avant le dernier match à domicile face à Limoges. C’est sûr que c’est une déception mais maintenant il faut vraiment maintenant bien finir à domicile ce week-end pour assurer la 2ème place. Entre nous et notamment au self, on parle souvent des matchs du week-end. Cela permet d’éclaircir quelques points pour ne pas refaire les mêmes erreurs par la suite. Très régulièrement, cela nous arrive de nous corriger les uns les autres, toujours en restant dans le conseil et sans être méchant. On a aussi une séance vidéo individuelle tous les mercredis. Le coach en profite pour nous dire ce qui a été et ce qui était plus compliqué. Tout cela nous permet de nous améliorer par la suite.

Comment se passe la vie du groupe en dehors du basket ? (Sorties, cours, Valoria)

Avec ceux qui sont à Valoria, on est tout le temps ensemble. On se retrouve souvent pour parler dans la chambre de quelqu’un ou autre part. Pour ceux qui sont à l’extérieur c’est plus compliqué pour se voir.

Quels sont tes objectifs pour le reste de la saison ?

Sportivement, l’objectif va être d’apporter un maximum à l’équipe pour que l’on arrive à gagner notre dernier match à domicile contre Limoges dimanche. Scolairement, l’objectif est évidemment le bac à la fin de l’année.

Quels sont tes projets (sportifs et scolaires) à moyen et/ou long terme ?

L’année prochaine, j’envisage de faire un BTS (NDRC ou SAM) au lycée Dessaignes ou d’entrer en Fac de Droit. Ces deux possibilités sont faisables à Blois, ce qui me permettrait de rester ici.

Sportivement, j’espère progresser avec la NM3 et, avec un peu de chance, pouvoir m’entraîner avec les Pros assez régulièrement. Le club me plaît, je suis bien ici. Tout est bien organisé pour que l’on soit bien. Les coachs sont agréables, les résultats sont plutôt bons donc il n’y a aucune raison qui pourrait me pousser à partir.

Sur une vision à long terme, comme tout joueur du Centre de Formation, j’espère devenir basketteur professionnel. Mais pour cela, il faut montrer qu’on est motivé et tout le temps rester régulier.

Tu as eu déjà eu des expériences avec l’équipe NM3 cette année…

Oui, j’ai fait quelques apparitions en NM3. Cela se passe bien même si ça reste différent de l’équipe U18 car on ne vit pas avec le groupe. Physiquement, les adversaires sont un peu plus costauds mais ça va, on arrive à répondre. Le coach est aussi très présent pour nous intégrer au groupe. Il nous a également permis de nous entraîner plusieurs fois avec les pros, ce qui reste une chance.

Est ce que le fait de voir les joueurs professionnels, avoir des contacts avec eux, vous donne une motivation supplémentaire ?

Oui ! On les voit pratiquement tous les jours. Cela nous donne encore plus de motivation pour travailler, pour se dire qu’un jour peut-être on pourra aller jouer avec eux. Pour l’instant, je n’ai fait que quelques entraînements mais j’espère pouvoir m’entraîner avec eux assez régulièrement l’année prochaine. On va tout le temps voir leurs matchs : le public, la salle, tout est attrayant, ça donne envie !

Propos recueillis par Gaétan Herpin et Marius Beaufrère


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